Création du Conseil de la citoyenneté des Parisiens non communautaires

Publié le par David

Voici mon intervention lors du Conseil de Paris qui a créé un outil essentiel à mes yeux, le Conseil de la citoyenneté des Parisiens non communautaires.

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est à M. David ASSOULINE.

M. David ASSOULINE, adjoint à la vie étudiante. - Merci, Monsieur le Maire.

Je m'associe à tous ceux qui ont exprimé ici leur soutien, leurs encouragements, à la création de ce Conseil et à son activité parce que certes, en soi, donner la parole aux extra-communautaires est important mais aussi parce qu'il s'agit de traiter les problèmes de la vie et de l'accueil des étrangers extra-communautaires à Paris.

Or, parmi les étrangers non communautaires qui viennent et séjournent dans notre Ville, on dénombre plusieurs dizaines de milliers d'étudiants. La réputation de nos écoles supérieures et de nos universités mais aussi le rayonnement général de Paris à travers le monde ont, il est vrai, de quoi séduire et attirer.

Premier débat : est-ce utile pour une ville, voire un pays, d'accueillir ainsi des étudiants et des chercheurs étrangers ? La réponse ne semblait pas évidente à en juger du moins avec toutes les mesures vexatoires qui les ont longtemps pénalisés.

Rappelons-nous, par exemple, les conditions anciennes déplorables d'accueil en vigueur au Centre Miolis chargé de délivrer les cartes de séjour pour étudiants, que la Préfecture vient heureusement d'améliorer. Mais plus généralement le raidissement anti-immigrés qui caractérisait certaines politiques publiques avait ainsi eu comme effet d'entraîner des milliers de jeunes brillants étrangers à fuir notre pays au cours des années 90. Quant à la Municipalité, on a déjà largement commenté sa passivité en matière d'enseignement supérieur au cours des mandatures précédentes.

Ce n'est pas l'engagement pris à la dernière minute de contribuer à la réhabilitation de la Cité internationale qui saurait dissimuler l'absence de politique en la matière. Notre réponse aujourd'hui est bien claire : oui, il est utile d'accueillir dans de bonnes conditions des étudiants du monde entier, oui cela profite au dynamisme de l'enseignement supérieur parisien, oui c'est un devoir de solidarité pour contribuer par ce biais au développement des pays concernés et pour vivifier l'interdépendance entre les peuples, oui encore c'est positif pour le rayonnement de Paris à travers le monde et pour apporter un dynamisme supplémentaire à la culture et à l'économie parisienne.

Deuxième débat : est-ce du ressort de la Municipalité d'agir sur ce terrain ? Les raisons que je viens d'énoncer mais aussi le simple fait que 45.000 étudiants et plusieurs milliers de chercheurs étrangers résident chaque année sur le territoire parisien rendent la réponse évidente.

Bien sûr que nous devons jouer un rôle essentiel en même temps que l'enseignement supérieur reste dans le champ de compétence de l'État. J'ai donc tâché d'inscrire l'intervention municipale dans un cadre de partenariat avec l'ensemble des administrateurs et opérateurs compétents.

En ce qui concerne les étudiants, nous avons pris l'initiative de réunir une plate-forme d'accueil universitaire internationale qui rassemble une vingtaine de partenaires parmi lesquels on trouve aussi bien les services du Ministère des Affaires étrangères, que le C.D.I.J., que la Cité internationale, le C.R.O.U.S., Edu-France, la Conférence parisienne des présidents d'université... et j'en passe et c'est ensemble que nous avons établi un diagnostic, c'est en commun que nous avons défini non pas des mots mais un plan d'actions qui est entré en activité les jours passés.

Concrètement, le site Internet eduparis.net que vient de mettre en ligne la Fédération des radios Campus, à notre initiative, s'affirme comme le portail d'entrée des étudiants étrangers désireux de se renseigner sur Paris. Il permet une indispensable information en amont des étrangers et devrait ainsi éviter beaucoup de situations pénibles pour cause de mauvaise préparation du séjour.

Dès l'été, des relais d'accueil et d'information vont ouvrir à la Cité internationale, au centre Sarrailh du C.R.O.U.S., pour accompagner les étudiants étrangers en difficulté. Grâce à l'aide de la Mairie des équipes seront ainsi renforcées pour pouvoir prendre le temps de bien comprendre chaque situation difficile, pour redonner des pistes pratiques et de la confiance à l'étranger rencontrant des difficultés.

Plus de 8.000 étudiants étrangers sont attendus au total dans ces deux relais d'accueil que nous mettons en place et la Préfecture de police de son côté avait dès l'été dernier pris des mesures améliorant nettement la situation. Elle avait pu dissocier les renouvellements des cartes de séjour de l'accueil des étudiants premièrement arrivants. Elle avait également mis en place un système de prise de rendez-vous sur Internet qui permet d'éviter les pénibles files d'attente.

Nous essayons de poursuivre dans cette voie en cherchant à l'avenir à ouvrir un véritable guichet unique regroupant les services préfectoraux, O.M.I., Office du Tourisme et ceux qui peuvent contribuer à la bonne installation d'un jeune qui découvre la Capitale. Nous intervenons encore pour faciliter l'accès au logement, dans le cadre du plan pour le logement social des étudiants et aussi en rénovant la Cité internationale, en convaincant divers opérateurs d'accueillir plus et mieux des étudiants étrangers.

Je tiens à souligner que nous avons conçu ces politiques en étroite concertation avec le Conseil parisien de la vie étudiante qui est doté d'une commission spécifiquement consacrée à la question de l'accueil des étudiants étrangers. Voici donc l'illustration d'une politique dont les motifs sont clairement identifiés, régulièrement discutés avec les premiers concernés, qui fédère les principaux partenaires et démultiplie leurs actions et leur impact.
J'ai bien l'impression que Paris montre sur ce sujet l'exemple et ne peut qu'espérer que les deux ministères les plus intéressés sauront s'inspirer de nos travaux pour s'impliquer enfin sur cette question très importante. Il serait temps notamment que puisse commencer à travailler le Conseil national pour l'accueil des étudiants étrangers installé l'an dernier par Jacques LANG et Hubert VEDRINE et qui est stoppé net depuis.c(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et radical de gauche).

Publié dans A Paris

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