Regard sur la presse du jour: L'accès à l'eau potable pour tous est-il utopique ?

Publié le par David

23-03-06

L'accès à l'eau potable pour tous est-il utopique ?

Telle est la question que peut se poser tout observateur intéressé - et qui ne l'est pas ? - à la lecture de la déclaration finale du 4e forum mondial de l'eau, adoptée par 148 pays à Mexico, le 22 mars.
  
En ce début de XXIe siècel, plus d'un milliard de personnes n'ont toujours pas accès à l'eau potable et plus d'1,5 millions d'enfants de moins de cinq ans meurent tous les ans de diarrhées. Autant dire que l'accès à une eau de bonne qualité et en quantité suffisante reste un luxe réservé aux habitants des pays développés. D'où la revendication hautement légitime de la Bolivie, du Venezuela, de Cuba et de l'Uruguay appelant à la reconnaissance universelle de l'accès à l'eau, en qualité, quantité et équité,
comme un droit humain fondamental.

Reconnaître ce droit paraît évident - mais lui donner concrétisation l'est beaucoup moins. En effet, comme l'affirme très justement Danièle Mitterrand, dont les propos sont rapportés par "Le Monde" dans son édition du 23 mars, "si l'eau n'a pas de prix, elle a un coût". En bref, l'accès à l'eau potable n'est pas gratuit - d'autant qu'en fonction des régions du monde, l'assainissement nécessite des investissements plus ou moins lourds.
 
Finalement, comme le soulignent dans "Les Echos" Loic Fauchoin, président du Conseil mondial de l'eau, et Jean-Michel Severino, directeur de l'Agence française de développement, seule doit être recherchée la mise en oeuvre effective et équitable du droit à l'eau.
 
Vu la nature du bien qu'est l'eau, l'intervention publique est essentielle pour fixer le prix d'accès à la ressource, ce qui ne signifie pas que la puissance publique doive assumer la gestion de l'ensemble du processus permettant de faire couler de l'eau saine dans les robinets.

En fait, le modèle de la gestion déléguée en droit français des services publics, s'il est perfectible - notamment en termes de contrôle des concessionnaires -, paraît être l'un des mieux adaptés pour mobiliser les financements nécessaires à l'exploitation raisonnée de la ressource mondiale en eau pour permettre l'accès de tous à l'eau potable.

Publié dans Mes coups de gueules !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
Quelle est la position du PS sur la question? Et la votre exactement? Le constat que vous faites pour le 1/3 monde vaut aussi (dans une mesure différente) pour notre pays... Alors, pour la nationalisation? C'est vivendi qui va pas être content...
Répondre