La tartuferie du projet de droit opposable au logement de la droite

Publié le par David

 
« […] des réformes importantes sont devant nous : […] pour mettre en place un véritable droit au logement opposable, c'est-à-dire faire du droit au logement une réalité. Et je demande au Gouvernement d'avancer sur ce point dans les toutes prochaines semaines. »

Extrait de l’intervention radiodiffusée de Jacques Chirac, président de la République, 31 décembre 2006

Rarement vœu présidentiel aura été exécuté aussi rapidement que celui émis par Jacques Chirac le 31 décembre dernier sur le droit opposable au logement : un projet de loi instituant le droit opposable au logement et portant diverses mesures en faveur de la cohésion sociale a ainsi été déposé dès le 17 janvier 2007 par le Gouvernement sur le bureau du Sénat pour un examen en urgence afin que l’Assemblée nationale puisse adopter le texte avant la fin de la session parlementaire.

A priori, on devrait se réjouir de voir les plus hauts responsables de l’Etat traiter avec autant d’efficacité apparente le problème des sans abris.

Pourtant, il faut surtout à cette occasion dénoncer la tartuferie du chef de l’Etat, du Premier ministre et de la droite toute entière.

Il était temps que Jacques Chirac, exactement douze ans après avoir fait campagne sur le thème de la « fracture sociale », redécouvre à quelques semaines du terme de son second mandat que des milliers de nos concitoyens n’ont pas de toit.

Il était temps de légiférer sur le sujet alors que le Parlement doit clôturer ses travaux du fait de la campagne présidentielle à la fin du mois de février et que de nombreux textes, dont trois révisions constitutionnelles, sont en cours d’examen ou restent à discuter.

Il était temps de se saisir d’un thème que le candidat de l’UMP Nicolas Sarkozy, qui apparemment n’est celui ni de l’Elysée, ni de Matignon, comptait reprendre dans son programme.

En fait, il est presque indécent de voir ainsi la droite répondre dans l’improvisation à un problème de société majeur à la veille d’échéances électorales importantes uniquement en réaction à l’initiative des « Enfants de Don Quichotte ».

En fait, cette réponse, censée démontrer le volontarisme politique de la droite, doit être lue comme le symptôme de son impuissance :
-    Son impuissance à combler la fracture sociale pendant les douze années de mandat de Jacques Chirac ;
-    Son impuissance à répondre à la question posée par les « Don Quichotte » car, si le projet de loi annoncé est évidemment un pas dans la bonne direction, se contenter de garantir le droit au logement par sa « judiciarisation » prouve l’incapacité des Pouvoirs publics à assurer l’accès à un logement décent à tous.

Ce constat d’impuissance est d’ailleurs largement partagé par les Français, qui sont 44% (selon les résultats du baromètre BVA-BFM-Les Echos publiés le 18 janvier) à faire confiance à Ségolène Royal « pour traiter efficacement le problème du logement » contre seulement 34% créditant Sarkozy de la même qualité.

Les Français, surtout les plus modestes d’entre eux, sont donc parfaitement lucides sur la différence entre la droite et la gauche. Seule la candidate du Parti socialiste propose des solutions concrètes à la crise du logement que traverse notre pays :
-    Réalisation de 120 000 nouveaux logements sociaux ;
-    Résorption de l’habitat insalubre ;
-    Généralisation des agences foncières régionales ;
-    Sanctions effectives contre les municipalités refusant de respecter les obligations de mixité sociale que leur impose la loi « Solidarité et renouvellement urbains ».

Publié dans Mes coups de gueules !

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