Une conférence sur l’emploi et les revenus pour masquer l’inaction depuis 2002

Publié le par David

La méthode politique de ce gouvernement est pour le moins condamnable. L’annonce par le 1er ministre d’une conférence sur l’emploi ce jeudi rappelle la communication et l’instrumentalisation développées par Nicolas Sarkozy avec sa réunion des jeunes "de quartier" d’hier.

La surenchère démagogique entre ces deux frères ennemis n’aura donc aucune limite ?

Démagogie donc car le temps qui nous sépare des élections présidentielles est trop court pour permettre la tenue d’une véritable négociation et d'ailleurs avant même le début de cette "conférence", Jean-Louis Borloo annonce dès ce matin les principales mesures qui vont ressortir de cette « discussion » avec les partenaires sociaux. Décidément depuis le CPE, ce gouvernement n’a toujours pas compris ce qu’est un vrai dialogue.

Autre point symbolique de la considération du gouvernement pour ces questions, ces annonces se font après le vote du budget 2007 ! Les marges de manoeuvres ne seront donc pas importantes, puisque non prévues !

Cette conférence, qui intervient après quatre années et demi d’inaction, ne sera donc qu’un nouvel exercice de communication.

Les socialistes travaillent depuis plusieurs mois, en concertation avec les partenaires sociaux, loin des grandes messes médiatiques, à définir les priorités auxquelles il nous faudra répondre en 2007.

La première des priorités, c’est l’accès à l’emploi. Aujourd’hui, la France est dans l’impasse : elle crée deux fois moins d’emplois que ses partenaires de la zone euro. Pour inverser cette tendance, il conviendra d’agir en direction de la croissance et de l’investissement, de mener une politique fiscale plus juste, de revitaliser la politique publique de l’emploi, c’est-à-dire de rompre avec la politique menée depuis 2002.

La seconde priorité, c’est la hausse des salaires. Depuis 2002, le tassement des salaires est tel que près de 80% de français gagnent moins de deux SMIC par mois. Pour inverser cette tendance, il faudra renouer le fil du dialogue social et revisiter la politique d’exonération de cotisations sociales, notamment patronales, en rupture avec la politique menée depuis 2002.

La troisième priorité, c’est la lutte contre la vie chère. Depuis 2002, l’évolution du pouvoir d’achat a été divisée par deux (1,5%/an contre 3%/an) et l’endettement des ménages s’est envolé (64% de leur revenu annuel, contre 54 % en 2002). Pour inverser cette tendance, il sera nécessaire d’agir rapidement pour freiner la hausse des prix des denrées de première nécessité, de l’énergie et du logement, c’est-à-dire de rompre avec la politique menée depuis 2002 (suppression de la TIPP flottante et du dispositif de gel des prix créé à l’occasion du passage à l’euro, refus de toute forme d’encadrement de la hausse des loyers).

La quatrième priorité, c’est la réduction de la précarité. Depuis 2002, la hausse de la pauvreté et du RMI (5% par an depuis 2002) est telle qu’un Français sur deux craint de se retrouver au RMI. Pour inverser cette tendance, il sera nécessaire d’adopter des dispositifs de sécurisation des parcours professionnels, notamment pour les publics fragiles ou éloignés de l’emploi, à l’opposé de la politique menée depuis 2002, dont l’unique action visible se résume à la création du CPE.

Les mesures annoncées avant même le début de cette conférence ne sont pas suffisantes. Certaines peuvent aller dans le bon sens mais une chose est sûre, la rupture nécessaire prônée par Nicolas Sarkozy, c’est avant tout une rupture avec lui, une rupture avec la droite et sa politique !

Publié dans Mes coups de gueules !

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