Le PS menace de voter contre la prolongation de l'engagement militaire en Afghanistan

"On ne pourra pas donner de quitus à Nicolas Sarkozy si il poursuit dans la politique qui est la sienne, c'est-à-dire de l'engagement de toujours plus de militaires", a déclaré le directeur de cabinet de François Hollande, lors du point presse hebdomadaire du PS.

A la veille de la réunion mardi des commissions de la Défense et des Affaires étrangères de l'Assemblée sur l'embuscade qui a coûté la vie lundi dernier à dix militaires français, Stéphane Le Foll a dit attendre "des explications claires sur ce qui s'est passé". Le député européen a jugé "grave" l'aveu dimanche du général français Michel Stollsteiner, commandant des forces alliés pour la région de Kaboul, selon lequel les forces françaises ont "péché par excès de confiance".

Alors que les députés seront appelés à se prononcer le 22 septembre sur le maintien de l'engagement militaire français, le PS, qui avait déjà déposé une motion de censure au printemps contre le renforcement du contingent en Afghanistan, réclame un changement de stratégie pour "revenir à une politique de soutien à l'Afghanistan". "Plutôt que d'aller dans l'enlisement, il faut choisir la voie du développement", a résumé M. Le Foll.

"D'une action qui visait à renvoyer le pouvoir taliban et engager un soutien aux forces démocratiques (...) on est passé aujourd'hui à une force d'occupation qui se trouve prise dans un processus de guerre", a-t-il remarqué. "Je ne crois pas qu'on puisse gagner en Afghanistan, tout le monde le sait, donc il est temps de réfléchir à une nouvelle stratégie."

Le responsable socialiste a refusé de s'associer aux appels au retrait des troupes françaises lancés par les communistes et l'extrême gauche. "L'objectif que l'on poursuit, ce n'est pas le retour des talibans".

Source : AP